Le réservoir des forces de l'alpiniste est en grande mesure lié à une correcte alimentation. Le choix des vivres de course a constamment été un souci des montagnards face aux contraintes de poids indépendamment des qualités énergétiques et nutritionnelles. La source des calories conseillée doit être répartie majoritairement entre des glucides (des sucres lents ou rapides, 60% du total), des lipides (des graisses d'origine animale et végétale, 20%) et des protéines (15%).
Les glucides simples ou complexes sont assimilés rapidement (10 minutes pour une boisson sucrée), constituent le substrat énergétique de qualité pour l'effort intense et prolongé, et apportent l'énergie pour lutter contre le froid.
Les protéines jouent un rôle secondaire sur le plan énergétique. Leur apport peut être diminué dans la ration de l'alipiniste.
Les lipides sont stockés dans l'organisme en grande quantité. Ils sont brûlés au cours des efforts prolongés, et peu intenses. C'est la principale réserve énergétique utilisable au cours des courses de plusieurs jours.
Voilà les règles de base de l'alimentation en montagne :
- absorber des glucides complexes (pâtes, semoules, riz...) en quantité, au repas précédent de huit heures au moins la course.
- observer un délai minimum de deux heures entre le dernier repas et l'effort intense.
- économiser le glycogène (supercarburant utilisé dans les efforts intenses et épuisé alors au bout d'une heure) en augmentant la quantité d'entraînements en endurance, et en apportant un complément d'énergie pendant l'effort à l'aide des glucides simples (barres, fruits secs, pâtes de fruits, ...).
- après un épuisement complet, prendre une bonne journée de repos, associée à une alimentation adaptée.
D'autre part, les médecins recommandent de boire un minimum de 3 litres par jour de liquides variés, 5 litres en idéal. Les jus en poudre peuvent contribuer à une sensation d'écoeurement mais continuent à être consommés en raison de leur côté pratique. Il faut varier les liquides et les parfums : le thé, les jus naturels concentrés et les soupes sont quelques exemples des liquides qui sont conseillés en montagne.
La vie en haute altitude entraîne inévitablement un amaigrissement important, se traduisant par une fonte musculaire et une diminution de la masse grasse. Cette perte de poids est attribuée à l'importante dépense énergétique (froid, exercice physique), une baisse d'appétit, une malabsorption intestinale de certains aliments (lipide et protide) et les conséquences d'une mal adaptation à l'altitude (mal aigu des montagnes). La fonte musculaire touche les muscles les moins sollicités (membres supérieurs) et la marche s'accompagne d'une diminution du volume des cuisses et des mollets.