Le mal des montagnes à ces hauteurs est normal, il faut seulement être assez responsable pour arrêter la marche et envisager de commencer la descente. Même les plus grands grimpeurs ont eu à un moment donné cette affection. Afin de faciliter la détection du mal, est établie une liste pratique composée des différents symptômes auxquels on a assigné une valeur. Cela aide à déterminer la gravité du MAM.
--- 1 Point ---
- Maux de tête légers
- Nausées ou perte de l'appétit
- Insomnies
- Vertiges
- Maux de tête résistants aux aspirines
--- 2 points ---
- Vomissements
- Manque d'air au repos
- Fatigue anormale
- Impossibilité d'uriner
En additionnant les points attribués à chaque symptôme dont l'alpiniste est victime, voici le traitement associé :
- 1 à 3 points : MAM léger, traité par de l'aspirine ou du paracétamol
- 4 à 6 points : MAM modéré, que l'on soigne par de l'aspirine, du repos, et un arrêt de l'ascension
- plus de 6 points : il s'agit d'un MAM aigü, où la descente est le seul remède conseillé.
Tous les symptômes disparaissent avec la descente. En cas de doute ou de persistance des malaises, même les plus modérés, la descente est conseillée, afin de reprendre plus tard l'ascension plus lentement, ce qui favorisera l'acclimatation.
Le mal aigü des montagnes peut toucher tout alpiniste, quel que soit son état physique, sa stature, son entraînement ou expérience. Il peut se transformer en oedème pulmonaire ou cérébral, entraînant même parfois la mort.
- l'oedème de poumon, caractérisé par des sensations d'étouffement et une respiration bruyante . Les lèvres et souvent les oreilles deviennent fréquemment violacées ou bleutées (cyanose); il peut y avoir des crachats "écumants", quelquefois roses. Ces symptômes se présentent souvent pendant la nuit, après un jour de grand effort. Le malade doit être maintenu en position assise en attendant de l'aide.
- l'oedème cérébral, dont les symptômes sont une grande fatigue ou une forte faiblesse, des vomissements (parfois violents) et une douleur persistance à la tête. La personne a des difficultés pour se maintenir debout, elle peut souffrir de vertiges et de troubles de comportement. Le coma s'installe rapidement.
Les deux cas d'oedème doivent être traités le plus rapidement possible. Un des traitements en montagne est d'introduire la personne dans une chambre hyperbarique, où on essaie de faire diminuer les symptômes en simulant la perte d'altitude, et ainsi maintenir la personne stable ... jusqu'à ce qu'on l'emmène dans un centre hospitalier.