18/03/2007 - Et pour finir ...

Voilà, fin de la boucle sud-américaine, on est rentrés ce matin, un peu "fatigués" par les 15 heures de voyage, mais heureux de retrouver les nôtres.

Derniers ajouts au site : la vidéo tournée au sommet de l'Aconcagua le samedi 10 mars à 15h (enregistrez la avant de la lire, elle fait 40 Mo), et un album de photos étoffé par les photos prises durant l'expédition sur le massif de l'Aconcagua.

Bisous à tous, encore merci de nous avoir supportés, cela nous a fait chaud au coeur ! Et cela nous a bien aidés dans les moments difficiles.

Bon vent à tous ... et n'oubliez pas : " Le meilleur qu'on puisse ramener du voyage, c'est soi-même, sain et sauf." ;o)


13/03/2007 - Victoire sur l'A.......a !!!

Avant de m'attaquer a cette seconde bouteille de vino tinto de Mendoza qui me fait de l'oeil, du moins au moins autant que la premiere ;o), je vais essayer de vous conter nos 10 derniers jours a l'assaut de l'Aconcagua. Jours qui ont particulierement marque nos silhouettes (particulierement celle de Fred, il va sans dire :o) ), mais aussi nous ont enrichi a tout point de vue. Vous aurez devine, nous sommes venus a bout de ce p..... de tas de cailloux de 6962 metres de haut ... meme cela ne fut pas sans peine ni douleur, haute montagne oblige.

Samedi 3 mars
Vas-y Maria-Dolors ! Inka Expediciones, le prestataire de notre mule, Maria Dolors. A la pesee, 48 kilos seront acheminees sur son dos jusqu'au camp de base, Plaza de Mulas : materiel, vetements, nourriture ... sans compter les 20 kilos supplementaires que nous prenons sur nous.
Horcones, bureau des guardaparques a l'entree du parc de l'Aconcagua : precautions d'usage ecoutees avec attention, permis d'ascension valides. Il est 15h, deux heures de marche jusqu'au camp de Confluencia, a 3300 metres d'altitude. Le depart est tardif, la faute aux fetes de la Vendange hier soir a Mendoza, avec son defile de chars et de "Miss" venues des 4 coins du pays.
Les poules rentrenet au poulailler Ce soir nous dormirons a la belle etoile, car notre tente est sur le dos de Maria-Dolors. Pas de precipitations annoncees, juste un peu de vent, histoire de nous pousser a chercher un abri derriere un rocher. Emmitoufles dans nos sacs a viande en soie, duvet de plumes, et sur-sacs impermeables, nous regardons les etoiles scintiller. La nuit est claire, le ciel est une ville de lumieres. -12 degres au thermometre, rentrons le bout du nez aux abris.

Dimanche 4 mars
La vallee de los Horcones La marche jusqu'aux 4340 metres du camp de base de Plaza de Mulas n'est pas des plus captivantes. 30 kilometres dans un lit de rocailles, creuses par la fonte des glaciers du massif de l'Aconcagua. Un petit air de deja vu, du cote du Nepal et de la fin de la vallee du Mustang, ou j'avais notamment traine mes bottes. Les dimensions etaient differentes, les 7000 metres des Nilgiri ou autres 8000 des Daulaghiri et Annapurnas me surplombaient de leur masse. Mais au detour d'une vallee, la verticalite de la muraille sud de l'Aconcagua, qui n'a rien a envier au plus hautres parois himalayennes, nous rappelle la tache qui nous attend.
Plaza de Mulas Au camp de base, tout semble en voie de decomposition. C'est la fin de la saison, plusieurs prestataires de service sont en train de demonter leurs tentes, les muletiers les chargent et les redescendent dans la vallee. Nous arrivons apres la guerre, cela nous va bien ... Car sur la moraine les emplacements pour poser notre tente sont presque tous libres. Nous deballons nos sacs, installons notre campement, et attendrons la fin d'apres-midi pour lever les yeux. La haut, pres de 3000 metres au dessus, le sommet de l'Aconcagua semble sommeiller, dorant sous le soleil argentin. Un temps ideal pour l'ascension, pourvu que ca dure.

Lundi 5 mars
La temperature chute sur Nido de Condores Le beau temps est prevu jusqu'a mardi, soit demain, des degradations etant attendues en milieu de semaine. Notre plan d'attaque est redige en un clin d'oeil : on monte aujourd'hui au camp de haute altitude, Nido de Condores, a 5590 metres d'altitude. Demain, cela sera le sommet. Pile poil dans le creneau meteo offert.
Deuxieme bonne nouvelle : le medecin du camp nous a trouve en parfaite condition, prets a attaquer le sommet. Notre acclimatation est excellente (merci au Cordon del Plata), le taux d'oxygenation de notre sang au plus haut, Fred se tape meme un "high score".
Un peu de neige au diner Mais la montee a Nido de Condores se revelera decisive. Elle est seche, les camps intermediaires "Canada" et "Alaska" sont deja des etapes eprouvantes a rallier. J'arrive 4h30 plus tard sur le plateau de Nido de Condores. Entre le Cerro Manso et le Cerro Aconcagua, la vue est superbe, j'y trouve meme un endroit "presque" abrite. Les minutes passent, bientot les heures. Toujours pas de Fred. Il est 18h, je m'en vais aux nouvelles. Trois serbes arrivent d'un camp inferieur, ils ont croise mon pote, qui semble "coincer" serieusement. Je me lance sur la descente. Fred est quelques centaines de metres en dessous, presque a l'arret. Epuise. Je le soulage de son sac a dos, et nous terminons la montee.
"Je n'aurai pas eu les bouteilles de gaz, je redescendais". Nous nous asseyons pres de la tente. Il est devenu clair que nous ne pouvons tenter l'ascension demain, il faut que Fred se refasse une sante. J'ai un moment la grande tentation d'y aller seul, pour profiter du beau temps temporaire et de ma bonne condition physique. Mais la duree que nous avons prevu dans le parc nous laisse encore le temps la possibilite d'y aller, ensemble, et faire en sorte que notre expedition soit une reussite totale.
Je m'endors, souhaitant que tous les cierges brules par ma grand-mere nous donnent une nouvelle fenetre meteo pour gravir les pentes finales de l'Aconcagua.

Mardi 6 mars
Chargement du matin La nuit a ete segmentee, les effets de l'altitude surement. Fred n'arrive plus a dormir depuis que nous sommes rentres dans le domaine de la haute montagne. Mais il semble plus repose qu'hier, et je lui propose de rejoindre le camp final, Berlin, a pres de 6000 metres d'altitude. Si le temps le permet, defiant les previsions pessimistes, nous pourrons alors tenter le sommet demain.
Nous demontons le campement, fixons les crampons, et attaquons la pente. Une demi-heure apres, Fred cale encore. La fatigue, physique et morale est intense. Apres une pause, il trouve un surcroit d'energie pour accumuler deux heures d'effort supplementaires. Quand nous foulons enfin le nid perche de Berlin a 5950 metres d'altitude, nous nous tapons chaleureusement sur l'epaule. Cet endroit est une mini-victoire pour nous, du aux efforts consentis pour y arriver.
En route vers Berlin C'est la troisieme fois que j'arrive a une telle altitude, je m'y sentirai presque a l'aise. Mais en installant la tente, nous jetons un coup d'oeil inquiet sur l'horizon : des nuages de laine arrivent du nord-ouest, signe certain du mauvais temps. Nous arrimons solidement notre bout de toile aux pierres trouvees. Mais en faisant fondre des litres et des litres de neige pour obtenir quelques tasses d'eau bouillantes, notre impression meteorologique est renforcee. La brume est montee, nous enveloppant. Des premiers flocons de neige apparaissent, se densifiant progressivement.
La temperature tombe, et le vent se leve. La toile de tente claque, les arceaux plient. La tempete s'annonce, et nous n'avons plus d'autres choix que de la subir.

Mercredi 7 mars
Attention, toutes les extremites peuvent geler Il n'y aura pas eu de nuit. En terme de repos tout du moins. Et ce n'est pas seulement la consequence des apnees du sommeil du a la basse pression de l'air, des maux de tete auxquels le Diamox ne fait pas grand chose, de l'insomnie permanente.
Nous sommes litteralement trimballes dans la tente toute la nuit, le vent essayant par tous les moyens de l'arracher du sol. La neige essaie de s'infiltrer par tous les trous, la partie de nos visages non abritee par le duvet gele. Meme s'il nous reste des lecons a recevoir sur la maniere de proteger la tente de la furie de la tempete, nous sommes reduits a constater notre impuissance face aux elements.
Retour en dessous de 5000 Il n'y qu'une maniere de sortir de cet enfer : fuir, descendre dans les camps inferieurs, en esperant que le temps y soit plus clement. Mais ce n'est pas evident lorsqu'il fait -20 degres et que le vent et la neige vous glacent les mains pourtant bien protegees. Quelques heures plus tard, apres un demontage express, une descente forcee, masques rives au visage, crampons s'enfoncant dans une couche de neige instable, nous pouvons enfin respirer normalement. La tempete est au dessus de nous, enveloppant le sommet. Ici, a Plaza de Mulas, rien ne semble transpirer de la demence des elements la-haut. La chaleur des rayons du soleil en fait une station balneaire. Le temps de tirer une lecon pour moi : l'obstination a vouloir se rapprocher du sommet, en negligeant les signes de changement climatique imminent, n'est pas la bonne maniere d'aborder la haute montagne. Observation et patience, voici les deux maitres mots qui feront de nous des andinistes avertis.

Jeudi 8 mars
Repos au pied du massif Nous voila revenus au depart, au camp de base. Nous reste qu'a attendre un nouveau creneau meteo, d'ici le 11 mars (c'est la limite que nous donne notre reserve de provisions), pour pouvoir remonter et attaquer le sommet.
Nous avons passe une nuit excellente, soit pres de 12 heures, plus que le sommeil accumule lors des 3 dernieres nuits. Aujourd'hui, la priorite est de se reposer, s'alimenter en quantite (les pates chinoises succedent au pates italiennes, coupees par des soupes aux pates, la diversite, c'est excellent pour la forme :o)), et surtout garder la motivation. Notre but est la-haut, a 6962 metres d'altitude. Il est bon de se le rappeler, d'evacuer lorsque nous le pouvons tous les parasites (la fatigue, les douleurs, les attraits d'un retour a la vallee) qui pourraient nous le faire oublier. Ces moments d'attente sont peut-etre les plus difficiles. Le doute envahit, le manque d'action affaiblit. Entre un peu de lecture, d'ecriture, quelques siestes, nous jetons quelques regards hors de la tente en direction du sommet. Il est toujours enveloppe de son "champignon nucleaire", temoin des vents violents qui y regnent.
Petites reparations en tout genre Mais les nouvelles aupres des guardaparques en faction sont plutot bonnes. Ce week end, samedi et dimanche, le temps risque de se degager et nous donner une nouvelle opportunite pour pouvoir attaquer le sommet.
En avant la machine ! Nous echaffaudons de nouveaux plans, refaisons les sacs, les allegeons au maximum pour une montee rapide : demain nous remontons a Nido de Condores, le sommet y sera alors a portee de crampons, samedi ou dimanche, si le temps s'y prete.
Nous nous couchons, les pensees tournees vers un petit bout de terre a 6962 metres d'altitude. Une derniere nuit de confort avant de retourner dans le no man's land des 5600 metres d'altitude.

Vendredi 9 mars
Ce soir c'est Bysance Nous laissons le surcroit de notre equipement au camp de base, dans un sac larde de cailloux, histoire que le vent ne l'arrache pas au sol. Direction le camp de Nido de Condores, 5590 metres d'altitude. La montee est bien plus rapide pour nous deux. En plus d'etre bien acclimates, nous sommes tous les deux desormais capables d'ascensions longues avec des charges importantes sur le dos, cela au dessus de 5000 metres. Bon signe pour notre ascension finale, qui nous demandera un effort long et violent.
La neige tombee les derniers jours a modifie le paysage. Et l'a aussi refroidi. Si le soleil en pleine journee rechauffe considerablement l'atmosphere, des qu'il disparait, nous devons enfiler plusieurs couches de vetements chauds, dont nos doudounes en duvet, qui nous maintiennent a une temperature confortable. Seul dilemne, quand il faut faire fondre de la neige ou faire la vaisselle, nous sommes obliges de "mouiller" nos doigts. A cette temperature, il nous faut souvent de longues minutes pour les rechauffer.
Sur notre nid de condors Nous installons notre tente au meme endroit que la derniere fois, dominant l'ensemble du camp, juste sous la pente tres raide du Grand Acarreo qui nous donne une vue directe sur le sommet. On veut en faire un bon presage. Ce soir, Fred ameliore son ordinaire avec un lyophilise au hachis parmentier, moi je reste sur la lancee de mon plat de pates. Seule la sauce a differe de la derniere fois : blanche au legumes, contre rouge mexicaine aux oignons. Avant de m'endormir, je me rappelle ces quelques mots de Any Given Sunday (tout le monde dira que ce film c'est une daube, il n'y a que Tom pour etre de mon avis sur sa valeur cinematographique immense ;o)). "Centimetre apres centimetre, on se bat pour chacun de ces centimetres. Au final quand on aura accumule tous ces centimetres, c'est ce qui fera la difference entre gagner et perdre. Vivre ou mourir."

Samedi 10 mars
Le sommet se decoupe sur l'horizon du matin 5h00. 5590 metres. Je suis comme une pile au reveil. Il doit faire dans les -20 degres bien frappes.
Le temps de se preparer, je me lance avec Fred. Mais je le sens rapidement dans un mauvais jour. Voici le recit de ces premieres heures par Fred : " J'alterne un jour avec et un jour sans. Aujourd'hui, c'est jour sans. Malgre l'annonce d'une meteo clemente et Jerome qui "me pousse au cul" litteralement, je m'arrete au camp Berlin (5950 metres), la faute a un debut de gelure des orteils. C'est une mauvaise utilisation de notre materiel de pointe : j'ai mis de grosses chaussettes et trop serre les chaussures (au passage, il se passera 4 heures avant que je ne retrouve la sensibilite dans les orteils, apres avoir pleure leur perte en repensant au recit de Lachenal sur l'Annapurna ...c'est veridique mais bon, la n'est pas le propos). Je mettrai la journee a me demander ce qui me pousse a faire tout ca, a reflechir a ce que je ferai demain (dimanche) et a me reposer en me disant que de toute facon, ca n'est pas perdu."
Presque 7000 Je serre la main de Fred a Berlin, je comprends sa deception dans son regard. Son heure viendra, j'en suis sur. Je poursuis mon ascension.
Apres ces quelques jours de non-ascension du aux mauvaises conditions climatiques, trois groupes partis devant moi de Berlin composent les pretendants a l'Aconcagua : 3 suisses allemands, une expedition commerciale internationale avec guide, et 3 serbes, avec lesquels j'avais deja sympathise avant.
Je rattrape les suisses allemands, puis le groupe avec guide. Jusqu'a 6500 metres, mon allure est bonne, meme si elle se ralentit doucement. Progressivement, ce n'est pas un, mais deux, voire trois souffles que je dois faire tous les pas. Et plus je monte, plus la pente raidit : 30, 40, 50, 60 degres. 6670 metres, voila la Canaleta, lieu mythique ou se sont cassees bien des illusions andinistes. Le vent est presque nul, le soleil frappe. Des conditions ideales. Je m'enleve la veste et mes moufles en duvet, mais garde le reste de mon equipement. Je suis desormais oblige de m'arreter quelques secondes tous les dix pas, voire moins. Mes jambes sont lourdes ... mais les crampons continuent a griffer la glace sechement. Je me sens bien, une enorme confiance m'habite. Je rattrape les serbes 100 metres au dessous du sommet. Ils sont extenues. Nous arrivons ensemble sur le toit des Ameriques. Je crois que j'ai hurle devant ce paysage extraordinaire. En tout cas j'y ai fait le con pendant une heure et demie, la camera de mes amis serbes peut en temoigner. Comme un gamin que j'ai ete a 6962 metres d'altitude.
Arghhh .... C'est bon ! La descente ? Comme un V2. Hormis le depart, ou j'ai ete oblige de retenir constamment sur la pente de glace un de mes potes serbes, qui faisait un debut de syncope (ils me revaudront d'ailleurs mon assistance plus tard).
Je rentre au camp. 12 heures apres etre parti. Tout simplement heureux.
Fred : "Jerome rentre a 18h30, le sommet en poche. Je suis super content pour lui et je lui demande s'il a mes cailloux du sommet. "Les cailloux ??? Quels cailloux ?" Bon, demain, je sais ce qu'il me reste a faire...".

Dimanche 11 mars
En bas de la Canaleta, ce n'est pas encore fini Fred : "Aujourd'hui, c'est le grand jour...ou jamais. Le reveil a 4h30 n'a meme pas ete difficile. Je suis tellement concentre qu'en me preparant, je ne reveille meme pas Jerome qui a cote de moi dort, ecrase comme une masse, le sommet dans les ASOLO. Il est 5h00, Paris s'est deja eveille depuis longtemps et moi je mets le chrono en marche ... Berlin, 2 heures plus tard. C'est la 3eme fois que je viens ici (jamais deux sans trois) et j'espere bien la derniere. De toute facon, meme si je ne reussis pas, je ne reviendrai pas ... trop de sacrifices, de vent, de froid, de poids dans le sac a dos ... Allez, je suis dans les temps, chaque metre gagne a partir d'ici est un nouveau record pour moi. J'arrive a Pierra Blancas, dont les formes me font penser aux rochers des Calanques et ou je pose des cairns car Jerome s'est perdu hier ici meme, puis Pierra Negras et le refuge Indepencia ou j'arrive en ayant une pensee pour Daniel qui nous a fourni de precieux conseils et qui s'etait arrete ici meme l'an passe. Le temps de prendre une barre et un verre de the, je repars vers le Portezuelo de Los Vientos, ou je m'attends a me voir arracher la cagoule de la North Face. Pas un pet de vent avant d'attaquer le Grand Accarreo, qui est en fait une succession de 3 ressauts bien pentus. J'enfile les crampons et bizarremment, le fait de me retrouver sur la neige, dans des pentes un peu raides, me fait avancer rapidement. J'arrive bientôt au pied de la redoutable et redoutee Canaleta.
La face sud de l'Aconcagua, prochain defi ;o) ? "A droite, le long des rochers, dans la neige, il y a une voie", m'avait prevenu Jerome. Malheureusement, j'ai pas tout compris et je laisse les crampons en bas. Erreur qui se comptera seulement en temps perdu...et qui aurait pu se reveler dramatique. Ici, chaque pas est une victoire de la volonte, impossible d'en enchainer 10 sans s'arreter pour reprendre mon souffle. A 16h00, je crois etre sorti de l'enfer et me retrouve sur le Filo del Guanaco. A ma droite, la fabuleuse face Sud, a ma gauche, a un jet de feve, le sommet Nord, objet d'une annee d'attente. Je vois redescendre le GuardaParque apercu ce matin et qui, en me croisant, me dit : "Pas de sommet apres 17 heures, hein...". Il est 16h20, je dois avoir le temps. A 17h05, je foule le Toit des Ameriques. Ca y est, JE L'AI FAIT. Je pense a tout le monde en bas avant d'etre rejoint par les 2 Argentins qui me suivaient a distance depuis un certain temps. Seance photos, allez, il faut redescendre. Nous partons vers 17h30. Je mettrai 3 heures pour atteindre Berlin, a la tombee de la nuit.
Pour Louis et Lilou Et encore 1h30 pour avaler les 400 derniers metres, a la frontale, en esperant que les batteries tiennent, car pas question de passer la nuit dehors a cette altitude. Je tombe dans les bras de Jerome, mort d'inquietude et venu a ma rencontre. Il est 23h00, je me passerai de pates chinoises (hein, jerome) et demain ne sera plus jamais le meme."

Jerome : Je suis super inquiet. La nuit est tombee, elle est rarement porteuse de bonnes nouvelles en montagne. Je me fais un sang d'encre. 22h, Fred rentre, apres 17 heures d'effort. Je l'engueulerai presque de rentrer si tard, mais je suis trop content de le voir. Il peut d'ailleurs en temoigner, dans mon excitation je lui ai renverse devant la tente le plat de pates chinoises que je venais de lui preparer. Le dernier que l'on avait. Et je le force a se coucher le ventre vide ...

Lundi 12 mars
Que dire de cette journee ? Elle fut une course a la descente, 40 kilometres a pied, de Nido de Condores a 5560 metres a Puente del Inca a 2720 metres, au taquet, avec plus de 25 kilos sur le dos. Epuises, fourbus, mais diablement contents. De retour a la civilisation. Ca y est, on se l'est fait le tas de cailloux.

Voila ! Pour clore ce chapitre, je m'en vais faire un gros bisou a ma grand-mere chalossaise. Pour la remercier d'avoir brule tant de cierges en notre faveur. Et meme si je crois savoir que ta priere concernait notre retour sains et saufs, je pense que le Bon Dieu a voulu te remercier de ta conversion tres tardive a la foi en nous accordant par la meme occasion cette fenetre de beau temps que l'on attendait tant ;o). Alors merci mamie !

Et maintenant, vamos a hacer la fiesta en Mendoza !!!


02/03/2007 - En route vers l'Aconcagua

Voila, dans quelques heures le depart, le bus va nous emmener pour Puente del Inca, porte du parc de l'Aconcagua ou nous attend sagement Maria-Dolors, notre mule attitree pour le portage jusqu'au camp de base ;o)
Notre fenetre de tir pour le sommet sera comprise entre le 7 et le 11 mars, nous croisons les doigts histoire que le Dieu Soleil des Incas se reveille a ce moment-la ... tout en laissant bien sur dormir son pote le Dieu du Vent ! Voici un lien pour consulter la meteo sur l'Aconcagua ... En attendant, voici les previsions sur la region de l'Aconcagua jusqu'a mardi (les temperatures prises ne sont pas celles du sommet) :


Hormis le vent grandissant, gageons que mercredi (premiere journee de notre creneau pour le sommet) nous soit favorable !
Bon je vais ne pas trop me laisser distancer et de ce pas essayer de rejoindre l'ami Fred qui est sur le chemin d'une derniere cote de boeuf ... Car s'il se targue bien d'un truc, c'est d'etre le premier a chaque fois ... au restaurant :o)

Poutoux a tous !


01/03/2007 - El Cordon del plata

Bonjour a tous ! Nous voici de retour sur Mendoza, avec des globules tout rouges et bien frais, acquis de haute lutte sur les pentes du massif du Cordon del Plata. Je m'en vais vous faire le recit d'une petite dizaine de jours qui nous a appris bien des choses sur le monde de la haute montagne, et bien prepare (nous l'esperons) a notre ascension finale.

Mardi 20 fevrier
32 kilos. C'est le poids de nos sacs a dos lorsque le bus nous depose a l'entree du Cordon del Plata. Il nous faut parcourir 16 kilometres et monter de 1600 metres d'altitude a 2800 m pour atteindre le refuge San Bernardo qui signifie l'entree de la vallee de Vallecitos. Heureusement un camion et un 4*4 de passage vont nous raccourcir la distance de moitie.
En remontant la vallee de Vallecitos "Ola ! Que tal ?". On pose nos sacs dans un chalet en bois, direction maintenant le premier camp d'altitude, Piedras Grandes, a 3580 metres d'altitude. Nous y amenons une partie de notre equipement, pour nous soulager du portage final de demain. Sur le chemin du retour, une trouvaille insolite : une grande toile de tente, des piquets, des chaises, et meme une marmite eparpilles sur un flanc de colline. Nous decidons de descendre ce materiel. Pas pour longtemps, deux arrieros (muletiers) nous en delestent, ils etaient a sa recherche.
Le fin mot de l'histoire : il y a trois jours, une violente tempete s'est abattue sur cette partie des Andes. Des vents de 150 km/h en moyenne ont arrache la tente du camp superieur, Salto de Agua ... et l'ont reposee 6 kilometres plus bas. Un des gardes presents pendant cette furie meteorologique, etait allonge par terre, cramponne a un rocher, le vent essayant de l'en arracher pendant 3 heures de rang. Pendant ce temps, a Plaza de Mulas, camp de base de l'Aconcagua, 20 tentes ont ete soufflees.
Par acquis de conscience, je vais quand meme verifier que je n'ai pas oublie mon petit coupe-vent ...

Mercredi 21 fevrier
La popote du soir Hier c'etait polenta (puree de mais), ce matin c'est avena (flocons d'avoine). Un vrai regime de mules ... Cela tombe bien, c'est notre boulot d'aujourd'hui ! 25 kilos a porter jusqu'au 3580 metres du camp 1 de Piedras Grandes, installation de la tente ... puis 10 kilos a porter ensuite jusqu'au 4340 metres du camp 2 de Salto de Agua, dans le souci d'alleger notre futur portage. Meteo excellente, soleil plein pif, la creme solaire est de rigueur, avant de ressembler a un ivrogne au nez cramoisi. Sous ces latitudes, le soleil brule plus surement que si vous posiez la main sur le feu.
La petite deconvenue de la journee : des "andinistes" ont subtilise une bouteille de gaz dans l'equipement que nous avions laisse hier au camp 1. Enervant, surtout lorsque l'on a prevu au plus juste. Les veillees au coin de la lampe a gaz en feront les frais !

Jeudi 22 fevrier
Roches rouges du matin 8h. Pied de l'arete du Pico Franke, un sommet qui avec ses 4820 metres depasse legerement le Mont Blanc. 1300 metres d'ascension, dans des eboulis mouvants et des rochers saillants. Un pas de travers, et vous redescendez de trois, declenchant de surcroit une belle chute de pierres. Des ressauts successifs nous cachent la vue du sommet. La pente est raide, jusqu'au sommet ou des blocs rocheux nous obligent a poser les mains. Nous prenons place sur le petit rocher ou est posee une croix. La brume monte, dommage, de ce que nous avons apercu le paysage est splendide sur la chaine du Cordon allant du Cerro Plata au Pico Plata, Cerro Vallecitos et Cerro Rincon, des sommets a bien plus de 5000 metres.
En haut du Pico Franke La descente se fait a l'improviste, nous nous egarons, le GPS est de sortie. Fred souffre du mal des montagnes, sa tete siffle et sa fatigue s'intensifie. Nous degringolons dans un pierrier inconfortable. De retour au camp de Piedras Grandes, une aspirine et un peu de repos fera disparaitre ce leger inconfort. La nuit va etre royale : nos voisins argentins qui ne se sont pas vus depuis 20 ans se rememorent leurs souvenirs de jeunesse jusqu'a tard dans la nuit ... et a peine ils nous laissent du repit, que Sieur Eole prend la releve, battant furieusement la toile de la tente ...

Vendredi 23 fevrier
Sur la moraine du glacier Vallecitos Nouveau pallier dans notre plan d'acclimatation : nous allons installer la tente sur un glacier juste au dessus du camp 2 de Salto de Agua, a 4340 metres. Entree dans le monde de la haute montagne, moraines instables, pics dechiquetes, seracs suspendus et parois abruptes nous entourent. La respiration est ici plus courte, chaque effort, notamment pour fixer la tente a des roches et ainsi eviter que le vent n'en fasse un cerf-volant, nous essouffle.
La Pampa sous les nuages Ca y est, notre nid douillet des 4 jours a venir est installe. Nous jetons un coup d'oeil sur le campement officiel de Salto de Agua, que nous surplombons de 50 metres, histoire d'eviter d'autres argentins trop bavards ... Trois tentes, la precedente tempete a fait le menage.
Au chapitre rencontres des derniers jours ... Serge, un gentil solitaire de Saint Gaudens, le seul a avoir gravi le Cerro Plata pendant la periode de vents tres violents ... Tabasco, l'andiniste averti, du Perthuis, qui a abandonne l'ascension, pris de froid dans le zef ... Pablo, dit Biscacha, guardaparque de l'Aconcagua, que l'on reverra surement dans deux semaines au pied du toit des Ameriques ... Francesco, accompagnateur en montagne, venu initialement bivouaquer sans tente ... Et enfin Bibi et Chouchou des Alpes, venus ici eprouver leur amour naissant dans le froid et les hautes altitudes ... Et oui, la montagne a un fort accent francais !

Samedi 24 fevrier
Au portezuelo Loma Añarilla 6h00. La tente claque dans tous les sens, le vent ne la laisse pas respirer. Nous non plus. Journee d'ascension. Premier objectif : les 5210 metres du col Portezuelo Vallecitos. Un the avec l'eau encore chaude du thermos, et c'est parti. Pente accentuee et declive, il faut etre attentif. En echo au vent, le cliquetis de nos batons et le roulis des pierres sous nos chaussures se perd dans la nuit ...
Emmitoufles sous les couches, nous attendons le lever du soleil pour nous rechauffer. Il apparait enfin, et nous permet d'admirer le magnifique cirque dont nous faisons le tour, juches sur un fil comme des equilibristes. Arrives au col, le paysage est grandiose : les murs casses de la Quebrada de la Jaula, les volcans chiliens et surtout la masse imposante de l'Aconcagua. Entre deux bouchees, on decide du reste de la journee.
Au loin, l'Aconcagua Fred s'attaque au 5400 metres du Cerro Vallecitos. 1 heure et demie d'effort, pour arriver au pied de la derniere difficulte, une pyramide sommitale de 20 metres, demandant quelques pas d'escalade dont les derniers s'effectuent au dessus de 1000 metres de vide. Saisissant et grandiose !
Cerro Plata : 5960 metres Quant a moi, la combinaison beau temps-bonne forme physique me pousse vers les 5960 metres du Cerro Plata, le point culminant du massif. La rarefaction de l'oxygene provoque un essouflement accentue. Je ne peux enchainer que quelques pas de suite, et m'arrete, courbe sur les batons, pour essayer de faire descendre mon rythme cardiaque et soulager ces jambes qui brulent ... Un peu plus de trois heures d'effort, et une vue splendide m'accueille enfin au sommet. Etat d'euphorie , mais il faut redescendre, car le temps s'ecoule vite ici en haut, plus vite que je ne le percois.
La journee a ete bien remplie : deux objectifs atteints, et une experience de tres haute montagne a tout point enrichissante.

Dimanche 25 fevrier
Journee de "transition", les rayons du soleil viennent nous reveiller. L'acclimatation a l'altitude, c'est autant ces journees de repos que d'autres plus "actives".
Nos gueules du matin, apres une journee d'effort Un point sur notre espace vital : deux metres cubes a partager pour nos deux "grandes" carcasses, toute une organisation ... et le fait inconditionnel que quelque soit l'endroit ou je dors, j'occupe la partie "basse" de la tente. Chaque nuit donc, irremediablement, Fred me glisse dessus, la seule parade que j'ai trouve etant le coup de genou dans les lombaires. Momentanement efficace ...
Niveau conversation, en cette periode de disette, trois sujets sont tabous : la bonne chere, la compagnie feminine ... et l'hygiene. Toutes les odeurs qui mettent a rude epreuve le nez affute de Fred ne peuvent donc pas faire l'objet d'un debat, et il faut dire que cela m'arrange bien :o)
Une nouveaute dans le voisinage : une lourde expedition batave a pris place a Salto de Agua, onze tentes et une vingtaine de personnes avec guides, arrieros, mules, cuisiniers, medecins, infirmieres, et patients ... Car l'objet de cette expedition est de faire des tests scientifiques des effets de l'altitude sur les problemes cardiaques.
On essaie d'etablir le contact avec les "Haut-landais" ... On lance un "Ola" a la cantonade, on a un sourd "HOY HOY" en retour. Ben c'est pas gagne ...

Lundi 26 fevrier
La pause au dessous du Portezuelo Vallecitos 5h30. Toutes ecoutilles fermees, nous remontons le moraine en direction du col Vallecitos. Un fort vent de face ralentit notre progression, la lumiere des frontales eclaire le chemin caillouteux. La piqure du froid nous rappelle que nous ne sommes pas dans un mauvais reve. Une ascension en haute altitude est une affaire d'energie et de volonte, le vent et le froid de la nuit ont vite fait de vous le rappeler.
Autoportrait dans le vent Il y a beaucoup plus de vent aujourd'hui, et sans moufles le bout des doigts est mis a rude epreuve. J'entreprends seul l'ascension des 5800 metres du Pico Plata, dont les pentes tres pentues et caillouteuses ne sont pas sans rappeler certaines de nos futures epreuves sur l'Aconcagua. L'arete de la montagne me protegeant, je n'ai pas a subir les affres du vent et j'arrive au sommet, plus frais qu'il y a deux jours.
Fred, rejoint par Bibi et Chouchou, se lance a l'assaut des 5960 metres du Cerro Plata. L'acclimatation a fait son effet, ils progressent bien. Mais le vent violent (des rafales continues a 60/70 km/h) les oblige a lutter continuellement, arcboutes sur les batons. Ils en arrivent au bout, et Frederic rentrera 12 heures apres etre parti, tres fatigue ... Il aura quand meme l'energie d'enfiler la soupe chinoise que je lui avais prepare avant de se jeter dans son sac de couchage ;o)

Mardi 27 fevrier
Au dessus des nuages Journee de "debandade", nous demontons le camp pour descendre de Salto de Agua jusqu'au refuge initial. Notre acclimatation est terminee, nos objectifs de sommets atteints, et meme plus. De plus la depression est annoncee, le mauvais temps est en train de monter du fond de la vallee. Raison de plus de ne pas traìner dans un environnement qui nous a offert le meilleur, mais qui pourrait a tout moment nous presenter son plus mauvais visage. Comme le disait un grand alpiniste, le principe de surete en montagne, c'est de monter vite, passer un minimum de temps en haut, et descendre vite !
Apres un peu de repos nous serons prets pour affronter un autre challenge, les 6962 metres de l'Aconcagua. La pause que nous nous donnons permettra d'ajuster notre materiel, cette premiere viree sur le Cordon del Plata aura ete instructive sur bien des points. L'essentiel en haute montagne est de bien recuperer des efforts donnes ... la rarete de l'oxygene, le froid et les vents jouant contre l'organisme a chaque instant pour l'empecher de se reconstituer.

Mercredi 28 fevrier
Refugio San Bernardo Reveil tranquille a presque 10 heures, la soleil chante, les oiseaux brillent, on se croirait presque en plein Tyrol avec Heidi. On est tout seuls dans le refuge du San Bernardo, niche a 2800 metres ... On en profite pour s'etendre, faire un peu de nettoyage, mettre a jour notre carnet de voyage, et se donner une tete presentable avant de redescendre ce soir a la "ville".
Car en fin d'apres-midi la camionnette nous ramenera a Mendoza, et on se plait deja a rever de la parrillada gargantuesque que l'on va s'enfiler. On a degote l'adresse de quelques restaurants qui proposent une formule tout a volonte : buffet d'entrees, de desserts, et surtout viande a satiete, du poulet, du porc, et quartiers de boeuf entiers, vacios, chulestas, chorizos, matambres ...
Caramba ! Pronto chofer !

Voila ... Le repas d'hier soir a tenu toutes ses paroles, j'ai cru un moment avoir besoin du treuil pour me sortir de table. A Mendoza les fetes de la vendange battent leur plein, c'est un tres important festival argentin. L'occasion pour Fred de m'expliquer les caracteristiques entre les differents cepages de la region, a grand renfort de tests-degustations. Pas trop tout de meme, car cela serait dommage que nos globules virent du rouge petillant a un mauve grivois :o)


19/02/2007 - Au pied des Andes

Andesmar, les rois du Bingo Le bus etait encore en pleine pampa argentine lorsque le soleil s'est leve ce lundi matin. Par la fenetre, les hauts sommets de la Cordillere des Andes se sont decoupes sur l'horizon. Dominant les autres par leur taille, les 5960 metres enneiges du Cerro Plata et les 5350 metres du Cerro Vallecitos, nos premiers objectifs situes dans le massif du Cordon del Plata. L'Aconcagua lui est cache par les premiers contreforts andins, aucune chance de le voir d'ici. Dans quelques minutes, nous allons debarquer a la gare routiere de Mendoza. Mendoza, notre repaire, depart des futures ascensions. Mendoza, son vin, son boeuf, ses filles ... a vrai dire je ne sais pas ce que je prefere ... surement tout a la fois :o)

Les deux premiers jours ont ete riches en ... deplacement. De l'aeroport de Toulouse, ou les gars du portique de securite nous ont passe et repasse les chaussures d'alpinisme aux rayons X (on n'a pas pu les embarquer dans les sacs, question de poids) ... remarque ils ont du s'amuser en les manipulant, car cela devait commencer a bien fermenter depuis le matin a l'interieur, vu que ce sont des chaussures prevues pour -30 degres. Les vols d'Iberia ensuite, avec ses hotesses si jeunes et si souriantes ... j'ai meme cru un moment que Fred allait nous assurer l'hebergement gratuit a Buenos Aires, de la maniere dont il a emballe la mamie qui nous servait les collations ;o) M'enfin, elle nous a quand meme prodigue maints encouragements pour notre ascension ... "Bienvenidos en Argentina" !!!

On a fini par se coucher a 3h (7h chez nous) dans une auberge du centre ville, apres avoir goute a la biere nationale, la Quilmes. Une journee pour decouvrir la capitale federale, une nuit pour traverser la pampa d'est en ouest, ou Andesmar (la compagnie de bus) a failli devenir le 4eme sponsor de l'expedition (j'ai "presque" gagne le bingo organise par le stewart a bord, ne me manquait que le 5 pour remporter le jeu ... 'foire de 5 !!!). Enfin on n'aurait pas ete bien loin sur la montagne avec le prix remis : une bonne vieille bouteille de vin tinto mendocito picante !

Voila, demain matin direction Potrerillos et la vallee de Vallecitos pour le debut de l'acclimatation et nos premiers sommets. Cela sera donc silence radio jusqu'au milieu/fin de la semaine prochaine ... D'ici la que des bonnes choses pour vous tous, nous on va aller se faire maintenant une petite cote de boeuf d'un kilo, histoire d'apporter un peu de piment dans le regime flocons d'avoine/pates qui va faire l'essentiel de notre alimentation pour les 10 jours a venir !


16/02/2007 - H-8

Tout doit rentrer ... Presque minuit, et je viens de terminer mon sac ... Fréd, plus prévoyant, l'avait bouclé il y a déjà quelques jours. Décollage demain matin à 8h, de Toulouse, via Madrid pour Buenos Aires !
Un an de préparation en train de se concrétiser, et là tout ce dont j'ai envie, c'est une bonne nuit de sommeil, tellement j'ai fêté mon départ ces derniers jours :o)
Merci encore pour tous vos encouragements, oraux ou par écrit, on apprécie beaucoup.

01/02/2007 - Et c'est parti ...

J-16 ...
Pendant l'ascension du Mont Blanc Voilà, on est dans la dernière ligne droite, décollage samedi en 15, autant dire que notre départ pour les Andes d'Argentine est à portée de crampons maintenant ! J'en profite pour inaugurer ce petit espace "niouzes", qui servira de lien entre notre expédition et nos amis d'ici ... et que nous essaierons de mettre à jour aussi souvent que possible durant l'aventure Aconcagua 2007.