Noticias do Mundial (4) Curitiba, Brésil

07/07/2014

Mardi : Argentine 1 - Suisse 0
Station service Ipirangua, BR101, Brésil. Jéjé annonce sur la route qu'il voit une victoire de la Suisse, ils courent vite et longtemps, assez pour emmerder des argentins rugueux, je ne l'écoute que d'une oreille, car je n'ai aucun doute sur la victoire des bleus et blancs. On s'arrête dans une station service pour prendre des nouvelles, tout le monde est scotché devant l'écran, espérant une défaite du frère ennemi, laissant échapper des "oooh" aux occasions suisses. Les deux équipes alternent la possession et les occasions, même si on sent l'Argentine prendre le dessus. Alors qu'on s'achemine vers les pénaltys, Messi sauve une fois de plus son équipe à la 117ème minute. Tout le monde se lève dans la cafét avec un demi-sourire de satisfaction ou mécontentement, la finale rêvée ou redoutée Brésil - Argentine se rapproche. Avec tous ces matchs de foot, on avait presque oublié le bout de chemin que l'on a parcouru depuis 6 mois, et la fragilité pressante de nos vélos. C'est l'heure de remonter nos manches, on répare sans broncher les soucis mécaniques qui s'enchainent : je crève car mon pneu arrière est usé jusqu'à la moelle, Jéjé crève car son pneu arrière est usé juqu'à l'os, la sacoche de Jéjé se décroche, abimant 2 rayons, elle est aussi en bout de course et ne supporte plus le poids du Mantecol argentin...

Mercredi : Pas de match
Araquari, Brésil. La veille, Alessandro n'a pas pu nous accueillir sous son toit faute de place, mais son ami Claïr nous a offert une place de camping au sec, sous le porche de sa maison. Au petit matin, on rejoint Alessandro et sa famille pour un copieux petit déjeuner. Je suis touchée par cette ambiance simple et chaleureuse, la mamie est au petits soins pour nous gaver comme des canards landais, Alessandro donne plein de bons conseils pour la suite de notre parcours ainsi que des contacts susceptibles de nous héberger, et son fils de 9 ans, fan de l'équipe de foot International de Porto Alegre, me fait écouter en boucle "Quand il me prend dans ses bras" de Piaf sur sa tablette. Avant de reprendre la route pour San Francisco Do Sul, un sérieux passage aux stands s'impose pour nos vélos. Clair nous accompagne jusqu'au magasin de vélo du village qui a une solution à chacun de nos problèmes : un pneu neuf et deux nouveaux rayons pour jéjé, des patins de frein et des vis pour les sacoches de Berga.

Jeudi : Pas de match
Guaratuba, Brésil. A la sortie de chez Fabio et Cynthia, nos hôtes de la nuit, mon vélo est en grève, nouvelle crevaison pendant la nuit, nouvel arrêt aux stands pour acheter un pneuf neuf. Pendant la traversée de la lagune en ferry, Jéjé gère un nouveau souci mécanique, en nettoyant sa chaine qui craque à chaque coup de pédale et saute continuellement dès la moindre pente. Heureusement, la route vers Guaratuba est agréable, bord de mer parfois ensoleillé, pas trop de circulation, absence de dénivelé. On se pose avec la nuit dans le camping municipal de la ville où le gardien nous propose une grande pièce fermée et éclairée pour installer la tente au sec et à l'abri des moustiques. Après une douche bouillante, bières fraiches et chips croustillants en guise d'apéro, on se rend compte qu'à force d'être hébergé chez l'habitant ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas retrouvé une soirée en tête à tête, on savoure cet instant simple et romantique.

Vendredi : Brésil 2 - Colombie 1
Ecran géant du centre ville, Guaratuba, Brésil. Pour éviter un contre la montre tendu (étape de 80km et la France qui joue à 14h), on décide de regarder les 1/4 de finale ici, en espérant ne pas louper la Marseillaise. C'est peine perdue, car après un troisième passage aux stand pour Jéjé (changement de la chaine et la cassette de son vélo), courses et lessive pour Berga, et la recherche desespérée d'un lieu qui diffuse le match, on arrive finalement pour l'hymne allemand dans un café déserté. Bières, plat de frites, sandwichs Xis, défaite de la France ... la digestion est douloureuse. Alors que le patron nous rend la monnaie, le regard plein de compassion, Jéjé file à l'anglaise sur son vélo pour aller s'isoler en bord de mer où les embruns marins accentueront davantage sa tristesse. Frustrés par le match précédent, on assiste à Brésil-Colombie sur la place centrale du village, bâchée avec 2 écrans géants. Après l'hymne repris par une bonne partie du public debout, le Brésil pousse et marque d'entrée, mais la Colombie ne manque pas d'adresse, le jeu est beau à regarder. Le coup franc de Andre Luiz le défenseur brésilien est grandiose, un grand joueur qui avec Thiago n'en finit pas de sauver le Brésil. Tout le monde est content, les pétards et les klaxons fusent pendant que Neymar part aux urgences.

Samedi : Pays-Bas 0 - Costa Rica 0 (5 à 4 aux tab)
Maison d'Aramis, Paranagua, Brésil. Aramis vient nous chercher au centre ville et nous guide jusqu'à la maison qu'il partage avec sa maman. D'entrée je sens qu'il va falloir filer droit avec sa mère, femme seule et isolée qui a suivi son fils il y a plus de 4 ans dans cette ville inconnue. Forcément, je représente l'image de la belle-fille qu'elle pourrait avoir et elle passe son temps collée à mes baskets : réaccroche notre linge à sa façon, regarde d'un mauvais oeil ma salade de crudités, me balance deux taloches dans les côtes quand je fais sa vaiselle, ironise sur le fait que je ne comprends rien à son portugais. J'évite de me vexer et je rejoins les garçons scotchés devant le tour de France, et oui, Aramis est un grand sportif adorateur de cyclisme et de voyages mais pas forcément de football. Ils se racontent des histoires de vélo et testent leurs connaissances, pendant que les Hollandais prennent l'ascendant dans le jeu mais pas au score. Aramis nous explique comment il a percuté un autre cycliste et abîmé sa roue en carbone à 1000 Reals alors que les tirs au but permettent à la Hollande d'accéder en 1/2 et, selon Jéjé, de rendre la vie plus difficile aux argentins.

Dimanche : Pas de match
Sao Joao de Graciosa, Brésil. On se lève tranquillement à 8h30, mamie est là pour nous taper sur la tête si on ne mange pas tout ce qu'elle a mis sur la table, on prend quand même le temps de déjeuner avec Aramis, discuter une dernière fois voyages et récupérer les coordonnées de ses amis de Curitiba. On roule pépère direction Morrentes, à 17 km/h quand même, puis jusqu'à Sao Joao de Graciosa, en bas de la montée de la Estrada Graciosa, officiellement fermée à la circulation suite à un éboulement. Finalement, après avoir discuté avec les propriétaires d'un camping, l'accès à vélo semble possible, pour une route qu'on dit être la plus belle de cette région du Brésil.

Lundi : Pas de match
Curitiba, Brésil. Aramis nous a alerté sur la difficulté de la pente, notamment par temps de pluie, du parcours de la Graciosa. Je suis plus impatiente qu'inquiète de grimper les 1000 mètres de dénivelé et de découvrir la sensation de rouler sur des pavés, un mini Paris-Roubais format Hautacam. Ce matin, le temps est avec nous, l'averse nous cueillera juste en haut du col alors que la route redevient bitume. Et côté difficulté, c'est moins raide que ce que j'attendais (à peine 8% avec des passages courts à 10-12%), on avale les kilomètres sans trop de mal mais avec de belles sueurs tant l'atmosphère est humide dans cet décor de jungle. Nous voilà arrivés largement à temps chez Jessica et Rafael, dans les starting-blocks pour la première demi-finale de demain.

Berga

Pris sur le vif

Déjà parcouru

     1186 km      17053 km
     168 km      232 km
     6342 m (6)


Où sommes nous ?


Date : 13/08/2014
Lieu : Saugnac et Cambran, France
Déplacement : Repos
Direction :

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