L'ours blanc veille sur moi Fairbanks, Alaska, Etats-Unis

04/04/2013

C'est peut être le seul ours polaire que je vais voir pendant les 3 mois qui viennent. Il est immense, dressé sur ses pattes arrières, le poil luisant et l'air conquérant. J'ai donc décidé de dormir avec lui. Pour être précis, je vais quand même me poser à quelques mètres de sa mâchoire impressionnante. Il veillera cette nuit sur mes rêves de grands espaces.

Je reviens un peu en arrière : à 1h30 du matin j'ai atterri à Fairbanks après 23 heures de transport aérien, d'escales, longues ou courtes, de petit déjeuner sous cellophane, de dîner en boîte réchauffée, de recommandations multiples de la part des hôtesses de la British Airways en cas d'atterrissage en catastrophe, d'amerrissage, de dépressurisation, voire de dislocation de l'avion. Par contre aucune suggestion pour traiter le cas de la voisine de droite qui ronfle, ou celui du voisin de gauche, qui étale sa grande carcasse sur la moitié de mon siège. Dommage.

Fairbanks, c'est une petite ville au centre de l'Alaska, l'un des deux hubs internationaux du 49ème état américain (l'autre étant Anchorage). 30000 habitants au coeur d'un territoire grand comme 5 fois la France. Des avenues larges comme des pistes d'atterrissage, des pick-up gros comme des jumbos. Une succession de magasins et de maisons en bois, mais sans le charme d'un village lapon : on a visé ici l'efficacité à défaut de la beauté architecturale. C'est le point central de l'administration locale, la maison des mineurs d'or qui sont encore plusieurs centaines à travailler à quelques miles au nord d'ici, et la base de repli des pétroliers qui forent encore plus loin au nord, dans la toundra arctique.

Trois routes partent de Fairbanks. Une vers le sud-est, elle rallie Valdez et la côte du golfe de l'Alaska. Dans 3 semaines environ, elle sera ma route pour rejoindre à vélo les eaux fraîches de la péninsule du Kenai et démarrer une expédition à kayak. Une route cabossée au nord, qui mène à Prudhoe Bay et l'Océan Articque, je la remonterai en vélo, pas avant la mi-mai, et aussi loin que l'on peut se rapprocher du Pôle Nord par une piste de terre. Et enfin une au sud, elle rejoint Talkeetna (et Anchorage), au pied du glacier du mont McKinley, le départ de mon ascension du plus haut sommet de l'Amérique du Nord en juin.

Avant d'emprunter une de ces routes, je vais rester quelques jours à Fairbanks, pour m'équiper avec des skis de randonnée, et me ravitailler en nourriture, en pétrole à brûler, et en matériel de survie ... Et puis je quitterai Fairbanks par sa rivière. A skis donc. La Tanana River est encore gelée jusqu'à la fin du mois d'avril, si les températures restent assez basses. La route idéale pour remonter au coeur des terres sauvages de l'Alaska.

Pour l'heure, la nuit est étoilée, la luminosité est grande, accentuée par la neige qui recouvre à peu près tous les alentours de l'aéroport, piste d'atterrissage et routes exceptées. Le nez que j'ai mis dehors m'a confirmé ce qu'affiche le thermomètre électronique à l'extérieur du bâtiment : -20 degrés. L'immense ours polaire empaillé qui trône dans le hall des arrivées sera donc mon compagnon pour la nuit. Avec sa bienveillance, et la douceur relative de l'air climatisé de l'aéroport, je vais étaler mon matelas non loin de lui, en espérant dormir un peu en attendant l'arrivée du jour.

Jéjé

Pris sur le vif

Déjà parcouru

     1186 km      17053 km
     168 km      232 km
     6342 m (6)


Où sommes nous ?


Date : 13/08/2014
Lieu : Saugnac et Cambran, France
Déplacement : Repos
Direction :

Sur la carte ...

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