Un air de déjà-vu Arequipa, Pérou

17/04/2014

13 avril - Arica -> Arequipa
Dernière la vitre du bus, l'étendue désertique découverte au nord du Chili se propage naturellement au sud du Pérou. Après un lever aux aurores dans la ville d'Arica, on vient de passer la frontière entre les deux pays. Le paysage est surprenant et magnifique, on l'admire tout en souhaitant ne jamais avoir à vivre dans un lieu aussi aride. Des dunes de sable ou de terre à perte de vue, scultées par le vent et l'érosion où rien ne peut vivre. Des maisons de 10 m2 en parpins posées en bord de route, délimitées par des rangées de pierre, où quelques plantes vertes assidûment arrosées justifient qu'il y a bien âme qui vive ici. Et parfois, on est ébloui par des fonds de vallées transformés en oasis de verdure, alimentés par le glacier voisin, où l'agriculture exploite forcément au maximum la superficie, laissant un peu de place pour les vaches et les moutons. Au delà du paysage, je perçois déjà le changement de pays, des moyens de locomotion davantage collectifs qu'individuels, des bords de route plus pollués, des tenues vestimentaires typiques du peuple quechua, ... un nouveau pays qui réserve bien des surprises!

14 avril - Arequipa
De la terrasse posée sur le toit de notre auberge, j'admire la Cité Blanche avec un sentiment de déjà vu. Perchée à plus de 2350 mètres d'altitude, Arequipa est entourée des volcans Misti et Chachani. C'est la deuxième ville la plus peuplée du Pérou, ce qui en fait également un lieu incontournable pour les touristes (trekking et découverte de la culture). Son centre ville est principalement envahi par les taxis "cacahuètes" et leurs inévitables klaxons assourdissants, le tout rythmé par les sifflets des forces de l'ordre. Et comme depuis plusieurs années la ville vante la sécurité de ses rues, de nombreux agents se déplacent tranquillement au coeur des touristes, ne laissant pas indifférent le Jéjé qui admire, ébahi, les tenues "sur mesure" et inévitablement très moulantes de la gente féminine policière, "Ils mettent tout leur budget dans les uniformes, c'est pas possible autrement".
Cette semaine, et partout dans le monde, on commémore la passion, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Avec plus de 92% de catholiques, le Pérou ne déroge pas à la règle. La ville accueille la Semaine Sainte avec une foi populaire impressionnante : processions dignes du carnaval de Lille, portes ouvertes des principales cathédrales, théâtre de rue ou concert sur la vie du Christ, défilés des corps armés, ... On profite donc des animations religieuses hautes en couleurs, de la musique, des stands de boissons chaudes et de nourritures, étonné de voir une mobilisation aussi importante des péruviens, quelque soit leur âge.
De retour à l'hôtel, je grimpe admirer les étoiles sur la terrasse et je me retrouve projetée 6 mois avant, au Népal, au coeur des fêtes de Diwali. C'était ça mon sentiment de ce matin en regardant la ville, l'impression d'être dans un mini Kathmandou, mieux organisé et plus propre, mélangeant le tourisme de trekking avec la culture et les traditions du pays.

15 et 16 avril - Ascension du Chachani
Après une enquête finement menée tout un après midi (12 agences de treking, 1 agence de location de voiture, 4 propositions de packages avec guide, 2 propositions de transfert au pied du volcan), on a l'opportunité de se faire amener en 4x4 au pied du volcan Chachani, en "intégrant" un groupe de 3 touristes qui lui a choisi le package avec guide et location de matériels. Vu qu'on a uniquement besoin d'un moyen de locomotion et que le tarif est très correct, on sait qu'on fait une affaire. Du coup, il faut écouter patiemment les nombreuses recommandations de sécurité de la dame de l'agence, on lui laisse mon numéro de téléphone portable pour la rassurer, même si elle se rend vite compte qu'il ne fonctionne pas ; elle insiste en disant qu'on peut solliciter le guide du groupe en cas de besoin, même s'il peut paraître un peu rustre au premier abord. Je lis un sourire amusé sur les lèvres du Jéjé et je me dis qu'on aurait peut être dû préciser qu'on était bien acclimaté et un peu plus expérimenté que ce qu'elle pouvait traduire de nos têtes de touristes enfarinées.
Embarqué dans le 4x4, on monte doucement sur les hauteurs d'Arequipa. Alors que la route se transforme en piste, on fait connaissance avec Rebecca et Lincey, deux américaines volontaires pendant 24 mois et Sébastien, vacancier français pour 15 jours. Après 3h de grimpe, on est déposé à 5000m d'altitude ; Ivan, le guide, nous accueille, enfin surtout les 3 autres car on n'est pas sensé être guidé. En 1h20 de marche au côté du groupe, on atteint tranquillement le camp de base. On sympathise avec Ivan qui ne manque pas de partager ses connaissances sur la faune et la flore, sur l'histoire et la culture de la région. Il est rôdé et professionnel (c'est en fait le patron de l'agence) et il ne manque pas d'anecdotes sur les touristes qui se perdent sur le Chachani, on comprend rapidement qu'on va faire l'ascension tous ensemble !
Au petit matin (1h), le manque d'acclimatation de Sébastien le bloque au camp de base, je me lance donc en 4ème position du peloton, laissant Jéjé fermer la marche, sur un chemin en zigzag pour rejoindre l'arête au travers de petits cailloux, puis le plateau sommital légèrement enneigé sur les derniers mètres. Pour une fois, je n'ai pas trop froid, je me suis calée au rythme soutenu et régulier du guide qui me correspond parfaitement ; pour Rebecca, c'est plus difficile, mais elle tient bon. On arrive à 6075m vers 6h15, le soleil a réussi à percer un peu à travers les nuages, il éclaire magnifiquement la ville d'Arequipa, les volcans Misti, Ampato, Hualca Hualca, Ubinas et le Sabancaya en activité récente, d'où sort des fumerolles. Ivan s'improvise photographes quelques minutes avant de nous diriger droit dans la pente pour une descente "tout schuss" dans les graviers, en 1h de temps on est au camp de base ! Jéjé me confirme que c'est une descente classique sur les volcans, ça me va bien, j'ai pris le coup de glisser en mode ski sur les graviers et j'ai remarqué que le lendemain j'ai moins de courbatures que d'habitude !
Au final, et malgré la contrainte d'être dépendant du groupe en cas de problème, c'était quand même agréable d'avoir le chemin tout tracé au coeur de la nuit et d'atteindre le sommet sans difficulté ... pas sûr qu'on ait autant de "confort" la prochaine fois...

Berga

Pris sur le vif

Déjà parcouru

     1186 km      17053 km
     168 km      232 km
     6342 m (6)


Où sommes nous ?


Date : 13/08/2014
Lieu : Saugnac et Cambran, France
Déplacement : Repos
Direction :

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