La légende Machu Picchu Cuzco, Pérou

12/05/2014

Avril 1913 : la National Geographic Society consacre entièrement le numéro de son magazine à la cité perdue des Incas, le Machu Picchu. Hiram Bingham, un historien américain de l'Université de Yale, qui effectuait des recherches sur la ville perdue de Vilcabamba, a découvert un trésor archéologique et culturel au sud du Pérou. Accompagné par ses guides, le sergent de la garde civile Carrasco et le paysan Melchor Arteaga, il se rend à Machu Picchu le 24 juillet 1911. Ils rencontrent deux familles de paysans vivant là : les Recharte et les Alvarez, qui utilisaient encore les constructions du Macchu Picchu pour se ravitailler en eau. C'est un des fils Recharte qui conduisit Bingham jusqu'à la zone urbaine en friche.

Machu Picchu (du quechua machu : vieille, et pikchu : montagne, sommet) est une ancienne cité Inca du XVè siècle, perchée sur un promontoire rocheux sur le versant oriental des Andes centrales. Le site aurait été une des résidences de l'empereur Pachacútec, voire un sanctuaire religieux. En revanche, les experts écarteront plus tard l'idée d'un ouvrage militaire, et de capitale de l'empire Inca comme elle a été qualifiée à sa découverte, les historiens s'accordent à penser qu'elle n'était qu'une simple capitale régionale. Abandonnée lors de l'effondrement de l'empire inca, Machu Picchu retomba dans l'oubli, même si certains explorateurs européens ou chercheurs de mines du XIXè siècle connaissaient son existence, voire l'avaient déjà visitée.

Malgré la végétation qui envahissait tout le site, Bingham fut très impressionné par ce qu'il vit et sollicita l'Université de Yale, la National Geographic Society et le gouvernement péruvien pour pouvoir commencer rapidement l'étude scientifique du site. Il participa aux premières fouilles mais c'est surtout son livre, Lost City of the Incas, "La cité perdue des Incas", qui rendit ce lieu célèbre dans le monde.

Bingham n'a donc pas découvert Machu Picchu, mais il a le mérite d'être le premier à reconnaître l'importance des ruines, à les étudier avec une équipe multidisciplinaire et à divulguer les résultats. Aujourd'hui, les caractéristiques architecturales et le voile de mystère que la littérature a tissé sur le site en font une des destinations touristiques les plus prisées de la planète.

Présentations terminées, je vais expliquer pourquoi c'est la seconde fois que je reviens sur ce site, la première il y a déjà plus de 15 ans, mais aussi pourquoi j'ai toujours le tenace sentiment que ce site est "surcôté".
Je pense que les quadras comprendront quand je dis qu'il y a un sentiment "les Cités d'Or" :o) quand on découvre le Macchu Picchu : une cité perdue dans la jungle, située sur un promontoire élevé qui la rend "presque" inaccessible, elle a tout pour raviver en nous la fièvre de l'explorateur qui découvre un trésor caché. Son architecture à flanc de rocher, ses nuages qui la nimbent tout au long de la journée d'un parfum de mystère, la faisant parfois apparaître, parfois disparaître dans la brume, ses légendes sur sa grandeur passée, tout contribue a nous faire décoller vers un monde imaginaire nourri par les rêves d'enfant. On touche là du "merveilleux", autant généré par notre propre cerveau que par le site lui même.

Mais pragmatiquement le Macchu Pichu ne reste qu'un petit village de ruines au gazon certes bien entretenu, mais donc la grandeur et la splendeur passées font questionner. Et le continent américain contient bien d'autres merveilles liées au civilisations précolombiennes : Tenochtitlan construite par les Aztèques près de Mexico, Palenque, Tikal ou encore Chichen Itza par les Mayas au sud du Mexique ou au Guatemala, et dernièrement la mise en valeur d'une ancienne cité inca au nord du Pérou, Marcahuamachuco, longue de 5 kilomètres et que l'on dit riche d'une architecture grandiose et complexe.
Alors comment expliquer le demi million de visiteurs annuels, les tarifs exorbitants demandés pour accéder au site en train, ou même pour rentrer sur le site lui même, tarifs bien plus élevés que bien d'autres sites fameux dans le monde, l'engouement du touriste, qui une fois débarrassé des vicissitudes liées à l'accès du lieu et aux diverses sollicitations des rabatteurs, semble réaliser un rêve d'enfant ? C'est sûrement cette part de rêve qu'il y a en nous qui nous fait placer le Machu Picchu sur une Olympe indéboulonnable.

Avec Berga on a essayé de donner à ce rêve Machu Picchu une certaine saveur. On a refusé les facilités données aux touristes pour accéder au site sans transpirer, en utilisant le train et le bus. Rien d'étonnant en fait, c'est un peu notre morceau de chocolat fourré aux amandes, notre empenada moitié carne picante, moitié vegetariana, d'essayer de trouver une manière originale de faire les choses afin de leur donner un petit piment d'aventure :o). Donc deux jours de petits transports locaux, de marche dans la jungle ou le long d'un torrent déchaîné, le long d'une voie ferrée à guetter dans le vacarme des eaux furieuses le bruit d'une locomotive, afin de sauter rapidement hors des rails. Et pour finir à grimper le long d'une falaise abrupte jusqu'à notre sésame, et se dire encore que c'est le chemin et non la destination qui fait l'aventure, aventure elle même portée par le rêve de la découverte et de l'enchantement à venir.

Jéjé

Pris sur le vif

Déjà parcouru

     1186 km      17053 km
     168 km      232 km
     6342 m (6)


Où sommes nous ?


Date : 13/08/2014
Lieu : Saugnac et Cambran, France
Déplacement : Repos
Direction :

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