Pourquoi l'Alaska ?
Parce que c'est le "Far North", le Nord Lointain, le bout de la Terre, un lieu qui porte de part son éloignement et son caractère extrême tous les rêves et les fantasmes.
Parce que c'est un pays arctique, avec toutes les rudesses et les beautés que cela comporte : il y fait froid. Pour cette expédition, les températures oscilleront entre -25° et +15°. Elles ne commencent à redevenir positives qu'en mai et cela pour 4 mois. La neige y tombe en abondance pendant l'hiver, le sol y est gelé continuellement sur toute la partie nord (permafrost). Quand on sait cela, et si on porte un côté "givré" en nous, alors l'Alaska s'impose.
Parce que c'est alternativement la maison du noir profond ou de la lumière continue, suivant la saison et le lieu où on se rend. L'hiver, les aurores boréales illuminent le ciel sombre. Le soleil lui ne se couche jamais autour du solstice d'été et au dessus du cercle polaire arctique.
Parce que c'est la nature que l'on vient rencontrer en Alaska. Une nature dont la virginité n'a que peu d'égale. Une nature où s'évanouissent tous les bruits du monde développé. Grizzlis, loups, caribous, aigles, baleines et bien d'autres sont les seuls habitants qui peuvent troubler ta quiétude.
Parce que c'est une terre d'exilés, d'écorchés, de rustres, de brutes et de taiseux : peu parlent, et lorsqu'ils le font, c'est souvent passionnant. L'assurance de ne pas meubler ses soirées à parler pour ne rien dire et à écouter pour ne rien retenir.
Parce qu'enfin, l'Alaska symbolise cette aspiration à un retour aux sources : les préoccupations deviennent simples et vitales. Se nourrir, boire, dormir, étudier le terrain, progresser ... survivre.

Le parcours
Jalonné par quatre étapes :
- 2 semaines de randonnée à ski entre Seward et Eagle River sur le long de l'Iditarod Trail, cette piste de chiens de traîneaux qui servaient à faire un lien du sud de l'Alaska jusqu'au détroit de Bering.
- 3 semaines à vélo pour traverser l'Alaska de la Mer de Beaufort au golfe d'Alaska, 1500 kilomètres de piste glacée qui démarre Prudhoe Bay, sur les rives de l'Océan Arctique, passe par Fairbanks et termine sa course à Anchorage.
- 3 semaines d'alpinisme pour l'ascension du Mont Mc Kinley (appelé aussi Denali), 6194 mètres; la dépose sur le glacier au pied de la montagne se fait à partir d'un petit avion que l'on prend à Talkeetna.
- 3 semaines de canoë pour descendre successivement 3 rivières : la Beaver Creek, la Victoria Creek et la Yukon River, sur au total 600 kilomètres. Départ de Nome Creek (100 km au nord-est de Fairbanks), retour du croisement de la Yukon River avec la Dalton Highway, à 200 km au nord-ouest de Fairbanks).

Ce qui nous fait triper
- Observer un ours en train de pêcher, tant qu'il ne pêche pas son menu dans nos sacs.
- Embrasser des yeux la plaine arctique du Denali depuis le sommet du Mont McKinley.
- Entendre le crissement de la neige glacée sous la roue du vélo.
- Observer dans la neige fraîche la trace du récent passage de (petits) mammifères.
- Pêcher une ombre arctique de 50 centimètres un soir où on en aura marre du riz nature.

Garder un oeil sur
- Les gelures : les mains, les pieds, le visage => bien se couvrir, utiliser des multi-couches, dont une intérieure chaude, et une extérieure coupe-vent. Faire une rapide vérification tous les soirs pour surveiller la formation de gelures et nécroses.
- Les ours : il y en a partout, des grizzlis notamment, et ils ont un odorat développé => stocker la nourriture dans des containers étanches et résistants ... ou alors dans les arbres à l'aide de corde.
- Les crevasses : le bas du glacier du Mt McKinley en regorge => progresser en s'encordant et en s'assurant mutuellement.
- Les cours d'eau gelée : au printemps, ils ont tendance à dégeler et à se disloquer => penser à tester l'épaisseur de la glace et sa résistance avant de s'y aventurer dessus.