7000 soldats pour 2 sans-papier Xian, Shaanxi, Chine

08/08/2013

Un mois de plus en Chine ?

C'est la ville de Xi'an qui est l'heureuse élue pour la demande d'extension de nos visas (qui expirent le 11 août); les délais d'obtention de 5 jours nous permettront pendant ce temps-là quelques excursions touristiques aux alentours. Jéjé me prévient dès 8h du mat' "faut pas s'attendre à ce que ce soit simple!", ok c'est parti pour une journée marathon, en espérant que j'ai pas perdu toute mon endurance!

Première étape, le Bureau Sécurité Police qui va nous guider pour la démarche administrative (2km). Je me dirige vers le poste de garde en montrant le picto chinois signifiant visa, seule réaction des fonctionnaires : attraper le bâton à portée de main et le taper sur la vitre pour m'indiquer une affiche qui soit-disant répond à ma demande ... Mouais, heureusement que le Jéjé revient de l'office du tourisme et m'explique qu'il faut aller à un autre BSP.

6km plus au sud, hall ouest, second étage, après quelques minutes d'attente, on nous informe des pièces nécessaires à l'extension des visas : formulaire de demande, deux photos, extrait de compte bancaire, copie visa, copie passeport et récépissé de l'hôtel justifiant notre hébergement sur Xi'an. Rien d'extraordinaire, ça colle avec ce que j'ai déjà fourni la première fois, seul le dernier document est à récupérer.

De retour à l'hôtel (+ 8km), nous nous lançons dans une longue conversation pour demander notre justificatif, le Jéjé avec Google Traduction, moi avec le formulaire, les visas, le dictionnaire ... Bref, après une heure d'échanges acharnés, le patron finit par envoyer son employée à l'hôtel voisin, elle revient avec les deux fameux bouts de papier qu'elle remplit soigneusement. Mais y'a un hic : il manque le tampon officiel justifiant que l'hôtel est aggréé pour accueillir des étrangers, rien d'étonnant, il ne l'est pas ! On ne trouve rien de mieux à faire qu'aller à la police de quartier pour nous faire tamponner innocemment nos récépissés ... Pour le coup, j'ai rapidement compris qu'il fallait quitter notre hôtel sur le champ ! Mais en contre partie et comprenant (une fois de plus) notre embarras, le policier nous demande de le suivre à vélo vers l'hôtel de son choix, qui s'avère être une auberge de jeunesse avec un personnel parlant anglais !

Après un déménagement chonométré, un casse croûte sur le pouce, les pièces administratives au complet, 8km de plus au compteur, nous voilà de nouveau dans la file d'attente pour déposer nos documents, puis passer au 1er étage du hall sud pour payer les visas. Je suis un peu surprise en récupérant le justificatif de dépôt de mon visa, la date d'obtention des visas a finalement pris 2 jours supplémentaires ! On va devoir voyager sans papier pendant une semaine ! Pas grave, l'objectif de la journée est atteint (après 34 km de vélo) et j'ai même le temps d'aller prendre des barres de céréales chez le Décathlon chinois et Jéjé de faire ajuster les rayons de son Giant qui souffrent des kilos de gâteaux qu'il positionne chaque matin sur le porte bagage !

Le King

Qin Shi Huang, c'était un bon chinois, un gars qui avait le sens des réalités. Aujourd'hui, on est en train de visiter son mausolée. Il faut dire que le Qin, il avait vu sa vie dans l'au-delà en grand : il voulait que cela soit un parfait miroir de sa vie d'ici. Il a donc fait reproduire une bonne partie de son entourage avec des statues en terre cuite. Ses officiers, ses hauts fonctionnaires, ses artistes préférés, ses cuisiniers, tous finement détaillés et richement ornementés ; et puis surtout il a fait reproduire une partie de son armée, plus de 7000 soldats dans une position prête au combat, pour ne pas se retrouver pris au dépourvu dans l'au-delà s'il rencontrait quelque bête effrayante à affronter. Des milliers et des milliers de statue donc, prêtes à soutenir son souverain pour l'éternité.

Pour que son départ ne soit pas simplement salué par une armée de terre cuite, il a fait enterrer avec lui toutes ses concubines, une grosse quarantaine de jeunes filles dans la fleur de l'âge et tout ce qu'il y avait de plus vivant. Et enfin, pour préserver le secret de sa tombe, il a demandé aussi à ce que tous les artisans ayant participé aux plans du site et à la conception des pièges qui en défendraient l'entrée à de futurs intrus, soient aussi enterrés avec lui, vivants bien entendus. Quand on sait que l'ouvrage étendu du tombeau couvrait 56 km² et qu'il avait occupé près de 700000 ouvriers, cela fait du monde qui dû trouver les murs du caveau un peu étroits.

Sacré Qin, qui a mené sa vie de premier empereur chinois comme la préparation de sa mort, de main de maître. Roi de Qin à 13 ans alors que tous ses frères, demi-frères et autres prétendants au royaume avant lui ont disparu en accédant ou avant d'accéder au trône, il a attendu sa majorité pour faire un peu de ménage supplémentaire dans son entourage familial. En exilant son tuteur, mettant au couvent sa mère, et exécutant son amant, en écartant tous ceux qui pendant sa jeunesse avaient essayé de s'attribuer une parcelle de son pouvoir. Les prémisces de son autoritarisme, qu'il va ensuite exprimer à sa pleine mesure. Il avait notamment une aversion contre les lettrés, notamment ceux qui écrivaient l'histoire et ne donnaient pas une version conforme à ce qu'il en désirait. Quelques centaines d'historiens confucéens passèrent ainsi à la trappe, et une grande partie de leurs écrits au feu. Ce qui lui vaudra une réputation de dictateur sanguinaire au travers des âges.

Mais c'est lui aussi qui va standardiser l'écriture, la langue, la monnaie, les poids et les mesures, va lancer de grands chantiers comme l'établissement d'un gigantesque réseau routier et le démarrage de la construction de la muraille de Chine. Au 3ème siècle avant JC, il va poser les premières pierres de son empire en asservissant tous les autres royaumes par la force ou la ruse, et dessinera une première fois les limites du futur empire chinois. Il instaurera un régime centralisé et basé sur la méritocratie, et bannira les privilèges de droit et de sang. Et même si son empire ne lui survivra pas longtemps, il a eu une influence décisive sur le futur développement chinois. Qin Shi Huan, ou comment marquer l'histoire de son temps et se donner les moyens de poursuivre son oeuvre dans l'au-delà.

Berga & Jéjé

Pris sur le vif

Déjà parcouru

     1186 km      17053 km
     168 km      232 km
     6342 m (6)


Où sommes nous ?


Date : 13/08/2014
Lieu : Saugnac et Cambran, France
Déplacement : Repos
Direction :

Sur la carte ...

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