Pandavoleur ? Kunming, Yunan, Chine

Si on devait résumer les 6 derniers jours en 3 sentiments ...
- (pour Jéjé) retrouver la ville de Songpan, 5 ans et bien des métamorphoses après y être passé, cela lui a fait tout chose d'arriver d'une route qui lui avait été interdite à l'époque, quand les policiers chinois lui couraient après pour l'empêcher de rejoindre le Sichuan et le Gansu tibétain
- (pour Berga) l'excursion mode solo au Centre de Recherche et de Développement du Panda : un parc verdoyant et frais de plusieurs hectares, de nombreux pandas rouges et un panda géant en liberté, d'autres pandas géants enfermés pour cause de "forte chaleur" mais un peu trop nourris pour satisfaire l'objectif des photographes, une nurserie et ses mini pandas géants format chaton ... un havre de paix plein de douceur !
- la sollicitude de Jenny, une chinoise anglophone, qui nous a aidé pendant une heure en tant qu'interprète face aux autorités locales, avant de repartir en nous disant en toute humilité "Je n'ai fait que ce que tout le monde ferait"
- le voyage en train de Chengdu à Kunming (notre 2nd visa chinois expire dans quelques jours, on accélère la vitesse pour passer au Laos à temps); on avait le choix entre 4 classes : le poulailler des places assises "dures", les places assises "molles" et leur thé fumant, le dortoir géant des couchettes "dures", le nec plus ultra des couchettes "molles". Vu qu'on avait 20 heures de transport, on a opté pour les couchettes dures : au final de la place pour dormir, manger, se déplacer sans écraser les pieds de nos 72 voisins de wagon, une zone fumeur, des toilettes à la turco-chinoise, de l'eau chaude pour les noddles, et une radio-wagon avec le Didier Barbelivien chinois en boucle ... un très bon choix on vous dit !
- passer une nuit d'orage et de pluie sous la tente dans la steppe tibétaine, et sentir l'humidité imprégner petit à petit le tapis de sol jusqu'à faire une mini-piscine sous nos matelas : dire qu'on rêvait d'une piscine il y a encore quelques jours.
- descendre 2000m de dénivelé sous la pluie, heureusement qu'un contrôle de police et leur cabanne chauffée avec une résistance nous ont dégourdi les doigts
- (pour Berga) la cuisine sichuanaise, ou plutôt comment écouler le surplus de piments de la région, histoire que chaque spécialité culinaire lui mette la bouche en feu, alors qu'elle pensait être rôdée aux plats piquants depuis 2 mois
- dans une rue de Chendgu trouver le cable anti-vol de Jéjé sectionné, et son vélo envolé ... no comment !
- une bergère des steppes qui est venue squatter notre campement du soir pendant 20 minutes et nous sourire sans dire mot, avant de rameuter son troupeau de yaks vers sa yourte
- 5 yaks morts depuis quelques jours et gisant de chaque côté de la route, on s'est creusé la tête sur des hypothèses improbables (percutés par un camion, un dévissage de la pente raide voisine, le suicide collectif d'une secte ...) mais aucune ne nous a donné la raison de leur présence, surtout que leurs corps étaient intacts
- en traversant la région de Wenchuan, qui avait été balayée par le tremblement de terre de 2008, on se rend compte de l'effort fait pour rebâtir les infrastructures et les routes (dont un enchaînement continuel de tunnels, le plus long faisant 5314m) dans une région très montagneuse ; mais aussi de la fragilité de cette région, qui en une nuit d'orage et d'éboulements de pierre, peut être à nouveau coupée du reste du pays
- la réactivité des policiers chinois pour prendre la déposition du vol du vélo de Jéjé, et les plates excuses des autorités sur cet incident et leur assurance qu'ils feront pour retrouver les voleurs et notre ancien compagnon de route. Nous en tout cas on a un indice ...
